Histoire de la commune
L’origine du nom de la commune est obscure, certains y voient un dérivé de god, désignation péjorative d’un animal, d’autres pensent plutôt à godivelhes (fabricant d’objets en bois), d’autres encore suggèrent que ce nom viendrait du germanique « Wald » (domaine des bois ).
On sait peu de choses du village avant le XVIIe siècle. Ce devait être une Seigneurie relativement importante car on voit le 6 juillet 1779 Hector Dominique Antoine de La Garde de Chambonnas vendre La Godivelle à Jean Antoine Lastic pour la somme rondelette de 15 000 livres.
En 1782, la cure était à la nomination de l’évêque de Clermont qui visita la paroisse en avril. Le curé du village lui déclara alors : « dans ma paroisse, les pauvres sont à plaindre, surtout en hiver, car ils ne sauraient sortir à cause du mauvais temps, et il n y a presque personne qui soit dans la faculté de faire la charité. « Être curé » à La Godivelle était une situation redoutée.
En 1786, le village a brûlé presque entièrement. Les toits en chaume facilitant la propagation de l’incendie, la population déjà très pauvre s’est retrouvée dans une situation dramatique : certains sont partis mendier dans le Cézallier, d’autres ont pu reconstruire leur maison ; c’est la raison pour laquelle la plupart des habitations du village date du XIXe siècle.
La révolution semble s’être donc passée dans le calme. En 1796, il y avait huit hommes de la commune aux armées, quatre autres y étaient morts.
Au XIXe siècle, La Godivelle resta longtemps isolée, desservie seulement par « des chemins si étroits qu’ils se réduisent à des sentiers impraticables une partie de l’année ».
De nos jours, si le village est desservi par de bonnes routes il n’en reste pas moins à l’écart des grands axes de circulation, sa principale activité est l’élevage des bovins en estive sur les hauts plateaux les mois d’été.
L’église de La Godivelle date du XIIe siècle, le début de sa construction probablement de la fin du XIe, comme Notre Dame de Paris. Elle est simple et pure, typiquement romane.
Elle est consacrée à saint Blaise patron des animaux sauvages. Son retable baroque date, lui, du XVIIe siècle, il est répertorié aux monuments historiques. À l’extérieur, des modillons exceptionnels sont censés représenter les Sept péchés capitaux.
Sur la place du village se dresse la plus grande fontaine du département,
Cette fontaine est née du souhait d’un maire en 1881 qui désirait voir boire son bétail de chez lui (il habitait sur la place).
De plus, en cas d’incendie l’eau se trouvait sur la place du village.
De nos jours, cette place, au cœur du bourg, est un lieu animé l’été où se retrouvent touristes et population locale, où la commune organise souvent diverses animations et qui est un point de départ pour les randonnées ou découvertes des tourbières organisées par la Maison de la Réserve.
L’exploitation de la tourbe était courante dans le Cézallier au XIXe siècle pour pallier le manque de bois de chauffage. Cet usage est attesté à La Godivelle dès 1849, de même que sur les communes voisines. Dans les années 1920, l’État encourage l’utilisation de tourbe et de bois pour parer à la crise du charbon.
Des relevés réalisés sur les tourbières du Lac d’en Bas et des Chastelets dans le cadre de l’Inventaire des Mines (ministère de l’Industrie, 1949) laissent même penser qu’une exploitation industrielle a été envisagée pendant un temps. Les sondages montrent des hauteurs de tourbe atteignant jusqu’à 3,50 m.
Mais l’extraction de la tourbe restera artisanale à La Godivelle. La population locale l’utilise uniquement comme combustible pour ses besoins individuels. D’après les témoignages de locaux, les paysans extrayaient la tourbe de leurs propres parcelles, sur le secteur des Crouzeix, à la Coualle Basse ou aux Vicarias. Sur les deux premières tourbières, l’exploitation s’est arrêtée dans les années 1960. Sur la dernière, il y avait encore dans les années 2000 des extractions marginales. Pendant la dernière guerre mondiale, les habitants de La Godivelle qui n’avaient pas de terrains ont extraient la tourbe à la plaine Jacquot, contre une rétribution au propriétaire.
Population
- 1851 : 305 habitants
- 1882 : 207 habitants
- 1968 : 106 habitants
- 1982 : 62 habitants
- 2015 : 22 habitants.